国際PSYCAUSE学会(京都)の開催報告―フランス語版の転載―(2)10月19日午後の部―

2014/11/10

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Journal du congrès de Kyoto : carnet N°4. Après midi de congrès du 19 octobre 2014

 

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01-No-Nanoka-19.10.14La première partie de l’après midi est consacrée à la projection d’un film documentaire sur l’Hôpital Sansei en présence du réalisateur, Mr No Nanoka venu de Tokyo. Ce film en japonais sous titré en anglais et traduit par notre interprète, est intitulé : « Morita Therapy to live ». Il est introduit par le Pr Shigeyoshi Okamoto qui nous brosse le panorama de la Thérapie de Morita au Japon aujourd’hui : 300 médecins pratiquent la Thérapie de Morita au Japon. Peu réfèrent leurs soins à la philosophie du Zen. Les autres ont pris de la distance avec cette philosophie qui est à la base de cette thérapie et ne savent pas ce qui est pratiqué à l’hôpital Sansei qui est un élément attesté dans l’historique de cette thérapie. Le film fait découvrir un lieu de pratique de la Thérapie de Morita qui demeure un mystère pour un certain nombre de praticiens de cette dernière. Le scénario du film est construit sur l’hospitalisation à Sansei d’un garçon qui a une phobie d’autrui. Après plus de deux heures de projection captivantes, nous dialoguons avec le réalisateur. Ce film met en évidence une thérapie qui permet un lâcher prise de la jouissance sans changer la problématique névrotique sous-jascente qui est mise à distance, en moins de trois semaines. Le patient, libéré d’une pathologie invalidante, peut ensuite valoriser pleinement son talent artistique.

 

Après une courte pause, nous avons deux communications qui toutes les deux concernent l’enfance et l’adolescence, sous deux regards culturels différents : canadien puis japonais. Le premier intervenant est le Dr André Gagnon, pédopsychiatre à l’Hôpital Pierre Janet à Gatineau (au Québec au nord d’Ottawa). Sa communication est intitulée : « Formation et confusion de l’identité culturelle et spirituelle ».

 

02-Andre-GagnonLe Dr André Gagnon commence par s’appliquer à lui même le thème de son exposé, nous présentant son origine, ses études et sa famille. Il poursuit avec une citation d’« Alice au pays des merveilles » qui dialogue avec la chenille, pour nous sensibiliser à la dimension culturelle de l’identité :

« « Qui êtes-vous ? » dit la chenille. Ce n’était pas là une manière encourageante d’entamer la conversation. Alice répondit un peu confuse : « Je – je le sais à peine moi-même quant à présent. Je sais bien ce que j’étais en me levant ce matin, mais je crois avoir changé plusieurs fois depuis. »

« Qu’entendez-vous par là ? » dit la chenille d’un ton sévère. « Expliquez-vous. »

« Je crains bien de ne pouvoir pas m’expliquer. » dit Alice, « car, voyez-vous, je ne suis plus moi-même. »

« Je ne vois pas du tout. » répondit la chenille.

« J’ai bien peur de ne pouvoir pas dire les choses plus clairement. » répliqua Alice fort poliment ; « car d’abord je n’y comprends rien moi-même. Grandir et rapetisser si souvent en un seul jour, cela embrouille un peu les idées. »

« Pas du tout. » dit la chenille.

« Peut-être ne vous en êtes vous pas encore aperçu. » dit Alice. « Mais quand vous deviendrez chrysalide, car c’est ce qui vous arrivera, sachez le bien, et ensuite papillon, je crois bien que vous vous sentirez un peu drôle, qu’en dites-vous ? »

« Pas du tout. » dit la chenille.

« Vos sensations sont peut-être différentes des miennes. » dit Alice.

« À vous ! » dit la chenille d’un ton de mépris. « Qui êtes vous ? »

Alice, un peu irritée du parler bref de la chenille, se redressa de toute sa hauteur et répondit bien gravement : « il me semble que vous devriez d’abord me dire qui vous êtes vous-même. »

« Pourquoi ? » dit la chenille. »

Le Dr André Gagnon remarque qu’il y a lieu de s’interroger à propos de ce dialogue, sur la question des compétences culturelles.

 

03-Power-Point-1Il poursuit sur une mise en cause des schémas simplistes de l’identité en termes d’évolution ou d’arbre généalogique. Il évoque la question de l’adaptation historique de l’enfant : l’âge de raison varie selon les époques, l’enfant peut être objet de la loi de façon prolongée dans le système féodal, bousculé dans une dialectique de lutte des classes ou être sujet de la loi en Suède. Les valeurs changent au fil du temps. Le Dr André Gagnon s’arrête alors sur la définition de l’identité. C’est un nom féminin d’origine latine « identitas », « le même ». Il définit le rapport que présentent entre eux deux ou plusieurs êtres ou choses qui ont une similitude parfaite : par exemple l’identité de goûts entre personnes. Ce mot définit aussi le caractère de deux êtres ou choses qui ne sont que deux aspects divers d’une réalité unique, qui ne constituent qu’un seul et même être : par exemple reconnaître l’identité de deux astres, homme et femme. Ce mot définit aussi le caractère permanent et fondamental de quelqu’un, d’un groupe, qui fait son individualité, sa singularité : par exemple une personne cherche son identité nationale. L’identité est alors l’ensemble des données de fait et de droit qui permettent d’individualiser quelqu’un (date et lieu de naissance, nom, prénom, filiation, etc…) On peut ainsi par exemple rechercher l’identité d’un noyé. En logique et en philosophie, l’identité est la caractéristique de deux ou de plusieurs objets de pensée, qui tout en étant distincts par le mode de désignation, par une détermination spatio-temporelle quelconque, présentent exactement les mêmes propriétés. Le communicant rappelle le principe d’identité qui affirme qu’une chose est entièrement égale et exclusivement égale à elle même (A=A). En psychologie, il est question d’identité sociale, c’est à dire la conviction d’un individu d’appartenir à un groupe social, qui repose sur le sentiment d’une communauté géographique, linguistique, culturelle, et qui entraine certains comportements spécifiques. L’identité de l’individu est en psychologie sociale, la reconnaissance de ce qu’il est, par lui même ou par les autres. « La notion d’identité est au croisement de la sociologie et de la psychologie, mais intéresse aussi la biologie, la philosophie et la géographie. »

 

L’identité se joue en terme de développement du soi, lequel, selon Daniel Stern, se conjugue en soi émergeant, soi noyau, soi subjectif, soi verbal et soi narratif qui intègre le culturel et le spirituel. Soi qui se constitue en fonction de l’attachement sécure, insécure ou désorganisé. Selon Bowlby, l’attachement est spécifique à chaque dyade enfant-parent, sachant que 80% des enfants ont un lien positif avec un parent, que 60% ont un lien positif avec les deux parents. Cet attachement est l’un des meilleurs prédicteurs de Santé Mentale. Le Dr André Gagnon passe en revue les stades évolutifs du développement psycho-social d’Erik Erikson, le développement psychologique selon Jean Piaget, le développement moral selon Lawrence Kohlberg et s’attarde sur l’approche de D.W. Winnicott. Ce dernier articule la problématique de l’adolescent selon deux item : « Être bien seul, Être bien avec les autres. » La deuxième phase de Séparation-Individuation selon Peter Blos, complète D.W. Winnicott : elle consiste à développer ses propres références et différences, à identifier les limites, à acquérir les habiletés et l’autonomie, à reconnaître ses compétences, à accroitre ses facultés de perception, de mémoire et de cognition.

 

L’adolescent, poursuit le Dr André Gagnon, est confronté à la question des valeurs. À commencer par les valeurs spirituelles. L’adolescent est dans un monde où cohabitent la domination mercantile et matérialiste, les tensions religieuses extrêmes… ou extrémistes… Il peut verser dans l’anomie, l’angélisme, l’attentisme ou dans l’engagement.

 

04-Power-Point-2Le Dr André Gagnon synthétise ensuite les données de son exposé selon un « Cycle de vie familial » (schéma de Carter et McGoldrick adapté par André Gagnon), à lire en photos ci-contre. Il part des enjeux pour l’adulte singulier, poursuit avec ceux de la constitution du couple, puis de la famille avec de jeunes enfants, de la famille avec des adolescents, du « lancement » des enfants, et enfin de l’entrée dans le troisième âge. Cette présentation met en évidence l’importance des aspects trans-générationnels. Des frontières inadéquates peuvent s’établir entre parents et enfants : une sur-implication cause d’anxiétés de séparation et de somatisations, une dépression cause de négligence et de failles narcissiques, une fusion cause de toxicomanie, des deuils non résolus causes d’attachement impossible.05-Power-Point-3

 

Lorsque l’on articule famille, culture et société, on s’aperçoit que le tout est supérieur à la somme des parties. Face à un système sain constitué respectivement des échanges, des renégociations, et d’un leadership juste avec des alliances, on a un système malsain constitué respectivement des tensions/conflits/spirales de problèmes, de la compétition/soumission, et des clivages/rivalités.

 

Le second intervenant est le Dr Kiyoshi Shiraishi qui est un psychologue japonais lacanien, Chef du Centre des Soins des Enfants dans l’Hopital Psychiatrique Nozoe à Kyushu. Il communique sur le thème : « Les pathologies et les soins des enfants et des adolescents au Japon, du point de vue psychanalytique – Approche psychothérapique et préventive pour le développement de l’enfant du couple schizophrénique » Il nous annonce qu’il va essayer de nous présenter en première partie, ce qui se passe actuellement chez les enfants et les adolescents au Japon.

 

07-Kiyoshi-Shiraishi-Les problèmes actuellement rencontrés par le psy des enfants et des adolescents du Japon, nous dit-il, nous conduisent à évoquer obligatoirement un drame tragique à la fin des années 1980 : un père assassinait son fils qui dormait, à l’aide d’une batte de base ball. Le père vivait à ce moment là un enfer dans sa vie quotidienne, à cause de son fils enfermé qui présentait des actes violents au domicile notamment envers sa mère. Dans les années 1990, se pratiquait l’IJIME qui consistait à agresser un (ou une) élève sélectionné à l’école. Ainsi, il y eut beaucoup de victimes tuées ou qui se sont suicidées. Ce phénomène de violences dans l’école existe encore aujourd’hui et devient un véritable problème social. Dans le même temps, il y a des négligences et des maltraitances nourricières, des meurtres de bébés et de petits enfants par les parents. Un autre phénomène est le HIKIKOMORI qui consiste à refuser l’école et à s’enfermer volontairement au domicile sans avoir des contacts socio-familiaux, tout en commettant parfois des actes de violence volontaire envers des membres de la famille. Il n’existe pas de statistique officielle, mais officieusement le ministère de l’éducation nationale estime que le nombre de HIKIKOMORI serait de l’ordre d’un million d’individus voire le double.

 

La mutation de l’environnement médiatique a produit un phénomène social très inquiétant avec les jeux télévisés, les bandes dessinées, le manga, internet etc. Elle provoque une modification des styles de la communication et de la façon de vivre. Les suicides collectifs, les tentatives de suicide à deux, les ijimes et les adolescentes qui se prostituent auprès des adultes, deviennent une préoccupation. « Ajoutons que la télévision a donné l’information que plus de cent enfants de moins de cinq ans ont payé des jeux électroniques avec une carte de crédit, le plus jeune ayant deux ans ! » Comme, de ce fait, moins d’enfants s’amusent au dehors, de plus en plus présentent des problèmes d’adaptation dans les milieux socio-familiaux-scolaires. Ce sont des enfants qui ont des traits hyper ou hypokinétiques avec des problèmes relationnels et de communication.

 

Le Japon a subi des crises économiques en raison de l’excès d’investissement des banques dans les années 1990. La conséquence en a été de nombreux licenciements et une réorganisation de l’économie privilégiant l’industrie informatique technologique avec un contrôle des réseaux électroniques. Les inégalités socio-économiques se sont considérablement creusées avec des gens très riches (appelés Kachigumi = celui qui est gagnant) et des gens très pauvres (appelés Makegumi = celui qui est perdant). « La tendance à la déflation continue nous a conduit à la situation d’aujourd’hui. » Sur le plan de l’éducation, les problèmes d’inégalités économiques se traduisent au niveau des résultats scolaires et on assiste à un abaissement général de ces résultats. Le Dr Kiyoshi Shiraishi conclut la première partie de son exposé par ce constat : « le Japon actuel pour les enfants est ce que je viens de vous présenter et les enfants japonais sont vraiment fatigués. »

 

Kyushu est la plus méridionale des grandes îles qui constituent le Japon (la ville la plus connue y est Nagasaki). Dans l’hôpital psychiatrique Nozoe installé à Fukukoa sur cette île, le Dr Kiyoshi Shiraishi a promu la psychanalyse d’inspiration française (lacanienne) comme outil de référence dans la prise en charge des enfants et des adolescents. Sa communication s’inscrit donc pleinement dans la démarche francophone internationale de Psy Cause. Il acceptera d’ailleurs, le surlendemain, d’entrer dans le comité de rédaction francophone de la revue Psy Cause. Il nous explique, en seconde partie de son exposé, la prise en charge psychanalytique d’un enfant de parents perturbés par la psychose, présentant des symptômes de violence, en maniant les concepts lacaniens et en situant la dynamique thérapeutique dans un travail sur le père imaginaire et le père symbolique.

 

Cette communication clôt la première journée de congrès. Cette dernière a été entièrement sous le signe de la francophonie, de la rencontre entre les cultures française, francophone nord américaine et japonaise. Nous avons l’honneur d’être les témoins d’un moment historique dans la pratique de la Thérapie de Morita avec la mission de le faire connaître. Nos échanges ont pu présentifier un croisement des modes de pensée avec par exemple l’utilisation en France du Manga comme médiateur thérapeutique ou la place de la psychanalyse lacanienne dans un hôpital du sud du Japon.

 

Jean Paul Bossuat

国際PSYCAUSE学会(京都)の開催報告―フランス語版の転載―(1)10月19日午前の部―

2014/11/10

この学会の報告が、PSYCAUSEのホームページにシリーズとして掲載されていることを、先のブログでご案内しました。

しかし、その記事は当該ホームページ上でバックナンバーになりつつありますので、それらの報告を、以下4回に分けて、改めて転載してご覧いただきます。

 

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Journal du congrès de Kyoto : carnet N°3. Première matinée de congrès (19 octobre 2014)

 

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01-Affiche-Psy-CauseLa première journée du congrès se déroule au huitième étage du Karasuma Convention Hall de Kyoto. Après le mot de bienvenue du Dr Jean Paul Bossuat, Président français du congrès, sur le thème de la rencontre, le Pr Shigeyoshi Okamoto, Président japonais du congrès, prononce le discours d’ouverture :

« En tant que responsable de l’organisation, du côté japonais, je voudrais d’abord souhaiter la bienvenue à Kyoto au congrès de Psy Cause, à tous les ressortissants de pays francophones ici présents. Je voudrais aussi les remercier d’être venus de si loin jusqu’ici. Ma gratitude va aussi aux Japonais qui participent avec assiduité, bien qu’il s’agisse d’un colloque en langue étrangère.

 

Quant à moi, Shigeyoshi Okamoto, cela fait une dizaine d’années que j’ai des échanges avec ce mouvement. Notamment, j’avais eu l’honneur d’être invité à faire une conférence sur « La thérapie de Morita et le bouddhisme » au congrès qui s’est tenu au Cambodge en 2012. Mais mon état de santé s’étant aggravé, je n’ai malheureusement pas pu être présent en personne, dérangeant ainsi grandement les membres de Psy Cause. Je voudrais donc saisir l’occasion qui m’est donnée ici pour leur renouveler toutes mes excuses.

 

Cette année, deux ans ayant passé, j’ai dû accepter la tenue de ce congrès, pour me faire pardonner. À vrai dire, avec le Professeur Seko qui fera la première communication aujourd’hui, nous avions pensé qu’il ne serait pas impossible d’organiser en 2015 à Kyoto, sinon un congrès, du moins une réunion de recherche internationale plus informelle. Mais Psy Cause ayant déjà décidé de son côté de tenir ce congrès, j’ai dû assumer seul la responsabilité d’accepter. En conséquence, il m’a fallu en assurer la préparation, sans aucune aide. C’est la raison pour laquelle je vous demanderai de vous montrer indulgents pour les problèmes qui pourraient survenir.

 

Je dois par ailleurs ajouter que l’Hôpital Sansei, qui est l’hôpital le plus traditionnel pour la Thérapie de Morita, fermera ses portes à la fin de cette année. La décision a été prise à la fin de septembre. L’histoire de la Thérapie de Morita évolue depuis le passé jusqu’à présent et du présent vers l’avenir. En voyant les dernières images de l’Hôpital Sansei en activité et en réfléchissant ensemble à la signification historique de cet hôpital, je voudrais que ce congrès soit mémorable.

 

À la place du film qui avait été prévu au programme, on vous montrera donc un documentaire de l’Hôpital Sansei. On vous annonce ainsi qu’une partie des objectifs de ce congrès a changé, du fait des circonstances. Tout en vous demandant de vous montrer compréhensifs à ce sujet, je vous remercie de votre attention. »

Les deux vice présidentes, les Drs Patricia Princet et Catherine Lesourd, prennent ensuite la parole, situant ce congrès dans la dynamique et l’historique de Psy Cause, revue et association internationales, en particulier la continuité des trois congrès internationaux de Psy Cause : Siem Reap au Cambodge (2012), Ottawa au Canada (2013) et Kyoto (2014). Le Dr Jean Paul Bossuat clôt cette séquence introductive au congrès, par un hommage au Pr Ka Sunbaunat, Président de notre congrès au Cambodge, auquel vient d’être décerné en septembre à Madrid à l’occasion du congrès mondial de psychiatrie, le prix de Genève pour les droits de l’Homme en Psychiatrie.

03-SalleLes communications peuvent alors commencer devant un public nombreux, avec la parité entre les congressistes français et canadiens d’une part, et les congressistes japonais d’autre part, d’environ 80 personnes. La présence d’une interprète professionnelle crée les conditions d’échanges fructueux entre les participants. Il convient de noter que les communicants japonais de la première journée, ont présenté leur travail en langue française, témoignant de la pertinence d’un congrès francophone au Japon, et du rayonnement de la psychiatrie voire de la psychanalyse françaises en Extrême Orient.

Le Professeur Kei Seko, neurologue et Directeur de l’Hôpital Tango-Furusato (hôpital général au nord de la Préfecture de Kyoto) ouvre les travaux avec sa communication intitulée : « La Vie d’ ARUGAMAMA : la philosophie vitaliste dans la thérapie de Morita ». Il introduit son propos par un tour d’horizon des psychothérapies : « Il existe plus de 600 méthodes en psychothérapie dans le monde. L’efficacité de chacune est identique. » Il s’attarde sur une méthode dont l’efficacité est particulière dans le post-traumatisme : « Helen Bamber, la fondatrice de la Helen bamber Foundation, une psychothérapeute des victimes des camps concentrationnaires nazis, a utilisé une méthode consistant à écouter l’histoire des victimes et a réussi à les libérer, à réduire leurs souffrances mentales. Les souvenirs doux de la première enfance étaient les plus efficaces selon elle. (Dans le cas de Bouddha, je pense que c’était très difficile. Il a trouvé une autre voie.) » Il poursuit son exposé en insistant sur l’intérêt du traitement cognitivo-comportemental qui permet de surmonter l’autisme dans 10% des cas.

04-Pr-Kei-SekoIl établit ensuite des comparaisons de perception entre les cultures. Le poète anglais William Blake écrit en 1803 : « To see a world in a grain, and eternity in an hour ». Tandis que l’école japonaise du bouddisme de Kegon, nous propose le soutra de l’enseignement de Bouddha : « Voir un univers dans une goutte de rosée, et l’éternité en un moment ». Il compare l’esthétique géométrique du château de Versailles avec celle du jardin de la villa impériale de Shugaku-in. Il s’attache ensuite à nous faire percevoir les spécificités du bouddhisme japonais avec trois citations : « Tout le peuple a un caractère de Bouddha », « Collines, montagnes, rivières et plantes ont toutes un caractère de Bouddha », « Tous les gens deviennent bouddhas après la mort, y compris les malfaiteurs ». Le Pr Kei Seko évoque la vie de Bouddha : « Maya, la mère de Bouddha est morte une semaine après la naissance de celui-ci. Les souffrances de Bouddha durant sa vie ont commencé par cette réminiscence de sa mort. Bouddha considérait intensivement les souffrances, la délivrance de ces souffrances, ce qu’est la vie, ce qu’est l’homme. C’est sa façon de surmonter ses souffrances. »

05-Communication-19.10.14La dernière partie de l’exposé du Pr Kei Seko est centrée sur l’application clinique du bouddhisme Zen dans la thérapie de Morita. Il rappelle que la névrose au Japon est une réalité ancienne, citant le propos d’un aristocrate du VIII° siècle (Otomo-no Yakamochi) : « Un jour de beau temps au ciel serein, l’alouette monte, et je suis triste quand je me plonge moi-même dans mes réflexions ». Le Directeur de l’hôpital Sansei, le Dr Shinichi Usa, affirme : « Abandonnez l’introspection et concentrez-vous sur les choses réelles, travaillez pour les autres. » Le Pr Kei Seko achève son exposé par cette citation Dôgen : « Apprendre le bouddhisme, c’est s’apprendre soi-même. S’apprendre soi-même, c’est s’oublier soi-même ».

La seconde communication est celle d’une femme japonaise, la Docteure Eri Muso, néphrologue et chef du département de la néphrologie de l’Hôpital Kitano à Osaka : «  L’Identité de la Femme Médecin dans la société japonaise ». Cette intervenante est une ancienne chef du comité de l’égalité des sexes06-Eri-Muso-19.10.14de la société japonaise de néphrologie. Au Japon, dit-elle, le nombre de médecins femmes augmente peu à peu. « En 2013, 18% des médecins étaient des femmes et, surtout, 33% des étudiants diplômés d’une université médicale sont des femmesAu Japon, malheureusement, beaucoup de femmes quittent leur profession après avoir eu un bébé et ne reviennent jamais à leur position précédente. » La cause du problème de l’abandon de l’activité professionnelle est « non seulement dans l’insuffisance du soutien de la société pour élever les enfants en bas âge, mais aussi dans la mentalité sociale, féodale, la responsabilité d’élever les enfants incombant à la femme, et non à l’homme. » La Dre Eri Muso ajoute qu’au Japon, le ménage est toujours le travail réservé aux femmes et il est très difficile de demander la participation des hommes dans cette occupation. À cela s’ajoute pour les femmes une limitation dans la progression de carrière qui diminue la motivation à travailler. Au Japon, précise t’elle, les chances en politique et dans les responsabilités sociales pour les femmes, sont parmi les plus faibles dans le monde qu’il soit développé ou en voie de développement. Une enquête fait apparaître que les femmes, dont celles qui sont médecins, ne sont pas intéressées par des responsabilités hiérarchiques, ce qui n’encourage pas la progression de leur carrière… et leur motivation à continuer leur carrière. Le Premier ministre Abe, conscient du problème, a récemment déclaré qu’il allait augmenter jusqu’à 30% avant 2020, le pourcentage de femmes ayant des responsabilités dans l’ensemble de la société. Par exemple, pour atteindre cet objectif, vont être améliorés le nombre de garderies et la flexibilité du travail. « Ce genre d’innovations améliorerait sans doute la situation actuellement insuffisante des femmes qui travaillent, y compris des médecins, mais ce n’est pas l’idéal. Peut-être sera t’il nécessaire de réfléchir d’une autre façon au rôle de femme et de l’homme dans la société japonaise », conclut la Dre Eri Muso.

Le Docteur Jean Louis Griguer, psychiatre chef de pôle à Valence, Docteur en philosophie, rédacteur de Psy Cause, communique sur le thème : « Approche phénoménologique de la rencontre ». La question de la rencontre, nous dit-il, est la question centrale de la phénoménologie qui est la pensée de ce qui nous apparaît dans notre expérience commune. « L’expérience est expérience des autres ».

07-GriguerSelon Sartre, l’expérience de la rencontre est essentiellement comprise comme une confrontation. Sartre considère que l’homme ne peut développer la conscience qu’il a de lui même comme individu singulier qu’à travers les rapports qu’il noue avec les autres. « L’apparition dans mon champ visuel est vécu comme un bouleversement profond car je ne suis plus réellement maître de la situation. L’autre est celui qui me regarde et qui me juge sans cesse, celui qui me dépossède de ma liberté et devant lequel je ne suis plus invulnérable. »

Selon Lévinas, l’expérience est celle d’une nécessaire soumission à l’autre. « L’autre n’est pas celui qui me juge mais celui qui exige impérativement de moi aide et assistance. » Lévinas part en effet de l’idée que l’être humain fait dès son entrée dans le monde l’expérience de la solitude et de l’incommunicabilité. Il parle du « choc de la rencontre » que rien ne peut amortir car le face à face avec l’autre est inévitable. La rencontre est pour lui une expérience éthique, « précisément parce qu’elle oblige à sortir de mon égoïsme, à me soucier exclusivement de l’autre qui me domine de toute sa hauteur. » Lévinas est très attaché à la notion de responsabilité. « L’instauration de cette responsabilité donne une « priorité à l’autre », garantit l’authenticité de ma relation à l’autre. Rencontrer, c’est donc se trouver en présence d’un autre auquel ma parole s’adresse et une altérité qui m’interpelle, m’implique. »

Selon Merleau-Ponty, poursuit le Dr Jean-Louis Griguer, l’expérience d’autrui est celle d’une réciprocité harmonieuse et d’une coexistence permettant l’épanouissement de chacun. Merleau-Ponty met d’emblée l’accent sur la situation réelle de l’être humain qui est toujours déjà en rapport avec les autres et qui partage avec eux son univers. Il prend en considération son entièreté, tout à la fois corps et esprit.

Le Dr Jean Louis Griguer poursuit son exposé par la rencontre dans la thérapie des psychoses. Ces approches qu’il vient de nous décrire, peuvent s’entrelacer dans le cadre de la thérapie, d’une part par la notion de partage comme fondement de la relation thérapeutique, d’autre part par l’importance de reconnaître dans la rencontre avec le patient, l’interpellation qui émane de son visage. « La thérapie des psychotiques doit avoir pour fonction de rétablir un rapport à autrui possible qui ne soit pas aliénant, ce qui implique à la fois qu’il puisse être libre, consenti et réciproque, conditions nécessaires à la constitution même d’une ipséité autonome. » Le Dr Jean Louis Griguer conclut son propos par ces mots : « La rencontre de l’autre est toujours le commencement d’une aventure avec cette ambiguïté inhérente à toute rencontre. Rencontrer, c’est peut-être se trouver en présence d’un autre auquel ma parole s’adresse et d’une altérité qui m’interpelle, se tourne vers moi, m’implique. »

La Docteure Sinziana Véronica Loiso, psychiatre au CHS Fains Veel, rédactrice de la revue Psy Cause,  communique sur le thème : « Manga, images dérisoires qui prennent un contour réel dans un style de vie ». Elle introduit son exposé par la dimension culturelle du phénomène Manga. Le Manga trouve des prémices dans la peinture narrative à l’époque de Nara (première capitale historique du08-Dre-Sinziana-Veronica-LoisoJapon). Elle évoque l’art des estampes : Katsushika Hokusai est le fondateur de l’estampe paysage ; on connaît de lui « le Hokusai Manga », célèbres caricatures qu’il publie entre 1814 et 1834 à Nagoya et qui consacrent le mot Manga. Suivent des échanges culturels qui apportent une influence positive sur les sur les bandes dessinées du manga. Elle cite Fumio Nomura qui a fait une partie de ses études en Grande Bretagne et imprime entre 1877 et 1907, Kiyochika Kobayashi créateur d’estampes ukiyo-e et qui a été élève de Charles Wirgman, Georges Ferdinand Bigot qui arrive à Yokohama en 1882 et enseigne les techniques occidentales de dessin et des aquarelles à l’école militaire de la ville, Gustave Verbeck de nationalité hollandaise et né au Japon à Nagasaki, qui va suivre les cours aux Beaux Arts à Paris et qui révolutionne le monde des arts appliqués avec sa célèbre œuvre « The Upside-Downs Little Lady Lovekins and Old Man Muffaroo », qui a publié pendant son séjour à Paris quelques bandes dessinées dans le journal « Le Chat Noir ». La consécration des premiers mangas date de 1902 : il s’agit d’une histoire dessinée par Fukuzawa dans les pages illustrées de Jiji Shinpô. Ce supplément deviendra Jiji Manga rapidement. Osamu Tezuka donnera naissance au manga moderne : par les essais graphiques créés, il introduit le mouvement. Il réalise la première série d’animation japonaise pour la télévision en janvier 1963. Il reçoit le prix culturel de Tokyo en 1985. C’est en 1970 qu’apparaît sur le marché le premier manga pour les filles, des auteurs Moto Hagio et Keiko Takemiya. En ce début du XXI° siècle, il convient de parler d’un phénomène Manga : en 2008, les trois-quarts des ventes de livres électroniques étaient des Mangas ; 3,2 milliards de publications sont vendues au Japon.

Le phénomène Manga, poursuit la Dre Sinziana Véronica Loiso, s’est installé en France. Avant 1978, les bandes dessinées japonaises sont très peu connues dans le monde francophone. Atoss Takemoto publie alors en France le premier numéro du « cri qui tue ». L’année 1990 est celle de la naissance du manga en France avec la publication d’Akira de Katsuhiro Otomo. En 1995, sont publiées deux bandes dessinées créées au Japon par des auteurs français : « Kiro » de l’auteur Alex Varenne et « au nom de la famille » des auteurs Jérôme Charyn et Joe Staton. Le premier festival de la bande dessinée et d’animation japonaise est créé en 1999 : « Japon expo ». Ce festival est devenu une expo traditionnelle se renouvelant chaque année et en 2012, plus de 200 000 personnes ont visité cette exposition.

La Dre Sinziana Véronica Loiso parle de « style de vie » à propos du phénomène Manga : se développent des magasins tenus par des professionnels, les « Mange zone ». Le phénomène Manga a pris de grandes proportions ; il y a des fans pour différents styles qui ont ouvert des blogs sur internet. Souvent, les héros de Manga, pour les fans, deviennent un alter-ego qui aide à surmonter les épreuves difficiles dans leur vie.

09-MangaC’est ainsi que la communicante en vient à la seconde partie de son exposé qui est un cas clinique. Il s’agit d’un jeune patient de 33 ans. Son enfance est marquée par une maltraitance psychologique, un isolement social et familial. Il commence à dessiner à l’âge de 10 ans afin de s’exprimer, tout en développant ses capacités dans l’écriture. Il est envoyé à l’hôpital à l’âge de 28 ans suite à une enquête de police après une plainte déposée pour harcèlement. Il présente à l’admission un délire interprétatif avec des fixations obsessionnelles érotomaniaques. Il est très déficitaire au niveau des taches de la vie quotidienne et a tendance à l’isolement. L’hospitalisation améliore son comportement après l’instauration et la prise correcte du traitement neuroleptique. Le diagnostic est : « schizo-affectivité ». Le projet médico-social mis en œuvre comporte une prise en charge en hôpital de jour avec un appartement thérapeutique et une mise sous tutelle. Le travail psychothérapique a consité a développer sa passion pour le dessin et l’écriture avec un atelier de création (BD et écriture). Un éditeur s’intéresse à un roman qu’il est en train d’écrire, et une exposition avec ses dessins et ses BD sera organisée pour le mois de novembre. La Dre Sinziana Véronica Loiso nous présente des dessins réalisés par ce jeune patient dans le cadre de l’atelier de création et qui s’intègrent dans des mangas réalisés par lui en présence de ses thérapeutes. Cette expérience thérapeutique a beaucoup intéressé les congressistes japonais et suscité de nombreux échanges.

La matinée s’achève sur cette application thérapeutique en France d’un phénomène culturel japonais. Le repas de midi est pris sur place sous la forme du traditionnel « Bento ».

Jean Paul Bossuat

 

国際PSYCAUSE学会(京都)開催報告(フランス側のWebページ)の紹介

2014/11/08

国際PSYCAUSE学会(京都)開催報告(フランス側Webページ)の紹介

 


 10月19日から数日間、京都で開催した国際PSYCAUSE学会についてのニュースが、

早くも先月末よりPSYCAUSEのホームページ上に、シリーズとして掲載されました。

詳細にわたる報告ですし、写真もふんだんに出ていますので、

そのままご一読、ご一覧いただきたく、案内いたします。

 下記のアドレスをクリックしますと、PSYCAUSEのホームページのトップページが出ます。

その左側に、Journal du Congès de Kyotoという見出しの下に、一連の記事(全8報)の目次が並んでいます。

これらのすべてが、フランス語圏の外国人たち、40数人が体験した学会旅行の報告です。

 私どもが用意してあげた狭義の学会については、

第3報(Carnet No.3)から第6報(Carnet No.6)までがその記事に当てられています。

写真も多く添えられていますので、ご覧ください。

 なお、このPSYCAUSEのホームページのアドレスは、

当研究所のリンク欄の最上位に掲げていますから、そちらからアクセスしてもらうこともできます。

 

http://www.psycause.info/

国際PSYCAUSE学会(京都)終了の報告と御礼

2014/10/27

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10月19日より数日間にわたり、京都で開催した国際PSYCAUSE学会は、お蔭様で無事に終了いたしました。

フランス人を主とするフランス語圏の外国人40人あまりに加えて、日本人のほぼ同数の方々も御参加下さり、

盛況な学会で、成功裡に終わりました。

ドキュメンタリー映画や、禅の特別講演や、三聖病院訪問など、盛りだくさんの内容の学会でした。

内容の個々については、起った問題なきにしもあらず。

それらの問題は追って報告することにして、

まずは開催にご協力くださった方々や、御参加下さった皆様に御礼申し上げます。

(岡本)


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国際PSYCAUSE学会(最終案内)―三聖病院に捧ぐ―

2014/10/14

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国際PSYCAUSE学会(最終案内)―三聖病院に捧ぐ―

 

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学会が近づいて来ました。最後のご案内です。
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大正、昭和、平成へと生き抜いて来た三聖病院の、森田療法史における寄与はいかばかりであったか、計り知れません。
禅的色彩の濃厚な病院でした。
ここではいろんなことがありました。
夜が明けて、修養生がゴミを出し、板木の合図の音が日課を告げ、日が暮れて灯がともり。
そして朝が来て。また出すゴミは生活の証し。
叩かれて、叩かれて、凹んだ板木の音が鳴り響くのは、あと何回か。
入院森田療法の原法を見たい、学びたいと外国人が京都に集う今学会は、
期せずして、森田療法のルーツに外国人が時空を越えて遭遇する最後の機会になります。
日頃チャンスを逸しておられる日本の皆様も、どうぞ。
三聖病院の合い言葉も「ようこそ ようこそ」です。その合い言葉もあと幾日か。
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学会のテーマとしては、「文化間の出会い」という、より広い設定をしていましたが、
今や「三聖病院に捧げる」思いの学会になります。
プログラムに大きな変更はありませんが、
上映する森田療法の映画は、当初に予定していた『生きる』から『ヒポクラテスと蓮の花』(三聖病院のドキュメンタリー映画)に変更し、
上映後に時間の許す限り、討論を交わしたいと思います。
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※学会が近づきましたので、本日をもって、参加予約は打ち切らせて頂きます。
※19日、20日ともに、若干の席がありますので、当日のご参加も受け付けることにいたします。どうぞお越しを。
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「この人を見よ」―西村惠信先生の特別講演の紹介―

2014/10/14

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「この人を見よ」

―国際PSYCAUSE学会での、西村惠信先生の特別講演の紹介―

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禅について特別講演をしてくださる西村惠信先生の紹介をさせて頂きます。

最初に言いたいのは、“Ecce Homo(エッケ ホモ)”です。

これはニーチェの伝記のタイトルで、「この人を見よ」という意味です。

このラテン語の言葉の源は新約聖書にあり、複雑な意味があったようですが、そんな語源にとらわれず、

端的に「この人を見よ」という意味で、この言葉を引用したいのです。

どうぞ、生身の西村先生のお姿を、お顔を見て下さい。

生身の先生の声を聴いて下さい。

 

下手な紹介は不要かもしれませんが、簡単に先生の略歴を申し上げます。

先生は1933年にお生まれで、81歳になられます。

幼少より禅宗のあるお寺の小僧さんとして育てられ、青年時代には、京都の南禅寺で修行を積まれました。

その後、アメリカのある宗教学研究所に留学されて、キリスト教の研究もなさいました。

帰国後、京都大学での研究を経て、京都の臨済宗の禅宗の大学、花園大学の教授になられました。

同大学の学長もお務めになりました。現在は、花園大学名誉教授で、同大学付属の禅文化研究所の所長を務めておられます。

多数の著書があり、臨済宗の禅の学者として、当代随一のお方です。

しかし外国人を相手に、学問としての禅を講ずることができる禅学者なら、ごまんとおられます。

今回、私が西村先生にご講演をご依頼しましたのは、先生が日本一の禅学者であるからではありません。

この先生の生身のお姿やお人柄に、じかに接して、先生から発散されている生きた禅を、五感で感じ取って頂きたいからです。

 

“Qu’est le Zen? et Pourquoi le Zen?(禅とは何か、何ゆえに禅か)”

というご講演の題は、私が勝手につけたものです。先生は、禅者としての人生の総括を、英語で講演して下さいます。

先生の言葉を、そのまま受け止めて下さい。英語であれ、日本語であれ、先生の言葉を通訳してはいけないのです。

その言葉は、西村先生という人間から発せられる「西村語」であり、それを翻訳した途端に、「西村語」の本質は消滅してしまうからです。

ですから、「西村語」を、耳に見て、目で聴き、先生の存在のすべてを五感で感じ取って下さい。

 

ここで、私自身の西村先生との個人的な出会いを少し述べさせて頂きます。

それは約15年前のことでした。私は三聖病院の森田療法における禅的な教義の一部を、必ずしも了解できず、悩んでいたのです。

それは、とりわけ「自己意識を持つな、他者意識を持て」という教えに対する疑問でした。

自分を救うより他者を救うことを重んじる点で、これは確かに大乗仏教の教えに符合します。

しかし、それは自己と他者の二分法にほかならず、自他は分かち難いものとする禅の思想に反するのです。

悩んでいた私は、それまでご縁のなかった西村先生に、思い切ってご指導を請いました。

先生は、私の疑問に対して親切に答えて下さいました。

禅の本質的な課題は「己事究明」にあること、そしてその究明によって、自他の合一の体験が生じることを教えて下さったのです。

こうして、私は本物の禅の思想によって疑問を払拭できたのみならず、先生のお人柄に接して、生きた禅に触れる思いがしたのです。

禅とはこんなものだったのか、という新鮮な感動を体験したのです。

 

以来私は西村先生を尊敬しています。

先生は多くの優れた弟子を持っておられます。

私は弟子の資格もないかも知れませんが、私にとっては、先生は貴重な師であります。

その先生から、皆様が直接に禅を感じ取って頂ければと、ご講演をお願いしたような次第です。

 

そこでもう一度言いたいのです。

 

“ECCE HOMO”.

 

生死事大・無常迅速・光陰可惜・時不待人

2014/10/03

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国際PSYCAUSE学会の開催趣旨について

 

 

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生死事大・無常迅速・光陰可惜・時不待人。

秋の風が吹き、海の向こうから京都に来るPSYCAUSEの人たちを迎える日が近づいてきました。

彼らの来訪の主要目的は、本来、伝統ある禅的森田療法を今なお続けている三聖病院の活動機能を目の当たりにしたいということでした。

 

九十有余年の歴史を生き続けてきた三聖病院では、去来今にあらずと吹く最後の秋風が一入身に沁みます。

Au revoir, l’Hôpital SANSEI.

奇しき因縁により、PSYCAUSE学会は、そんな記念すべき会になります。

日本の方々におかれましても、予期せざるこの新たな趣旨に、思いを至して下されば、この会にご参集ください。

「国際PSYCAUSE学会(京都)」についての御案内(9月5日現在)

2014/09/05

「国際PSYCAUSE学会(京都)」についての御案内(9月5日現在)

 

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この学会の開催については、既にご案内をしてきた通りですが、再度のお知らせと、本日現在の参加の御案内をしておきます。

 

1.プログラムについて

 

7月3日に掲載したプログラムは、その後一部変更されましたので、お間違いなきようにお願いします。一部変更後の最終的なプログラムは8月21日に掲載しました。

 

 

2.学会で使用される言語について

公用語はフランス語のため、各発表はフランス語でおこなわれます(時間の余裕があれば、一部の発表に日本語逐語訳が入ります)。西村惠信先生の特別講演は英語でしていただきます。それぞれの発表や講演の後の質疑や討論については、日本語とフランス語の間での通訳がつきます。

 

 

3.日本人の方々のご参加について

 プログラムの最終決定が遅れたため、8月下旬よりアナウンスを開始しました。同時に参加受付を開始しました。参加費は無料ですが、事前登録制です。森田療法や仏教や禅に関心のある方、文化交流に関心のある方であれば、研究者、学生(学部学生、大学院生)、一般市民の方々を問わずご参加頂けますので、奮ってご参加下さい。申し込みの方法については、8月21日に掲載した記事に従って下さい。

原則として、お申し込み順に受け付けます。

ただし席数に限りがあるのと、一方では、まだ各方面へのアナウンスが完了していない事情があります。お申し込み下さった方には、必ずご返事しますが、場合によっては、返事が少し遅れることもありますので、ご了承下さい。

現在のところ、10月19日と20日とも余席があります。20日には、わが国を代表する禅学者、西村惠信先生の特別講演があります。めったにお聴きできる機会がありませんし、またフランス人たちとどんなやりとりがなされるか、聴きごたえがあろうかと思います。月曜の午前のため、おそらく皆様のご都合があって、参加申し込みは、さほど殺到しておりません。比較的月曜の方に余席がありますので、どうぞお申し込みを。

 

 

4.学会会場とアクセス

10月19日(日)

京都烏丸コンベンションホール8F中ホール(地図はこちら

(京都市中京区烏丸通六角下ル、烏丸通りに面して東側)

□地下鉄烏丸線「四条」駅21番出口より徒歩約3分

□地下鉄東西線「烏丸御池」駅5番出口より徒歩約4分

□阪急「烏丸」駅21番出口より徒歩約3分

10月20日(月)

ANAクラウン・プラザ ホテル京都(旧全日空ホテル) 朱雀の間(地図はこちら

(京都市中京区御池通堀川上ル二条城前)

□地下鉄東西線「二条城前」駅2番出口より徒歩約1分

□地下鉄烏丸線「烏丸御池」駅より徒歩約7分

□阪急「大宮」駅より徒歩約15分

□JR京都駅八条口「マクドナルド前」ロータリー付近より、15分間隔で無料シャトルバスも運行

 

 

5.学会チラシ資料

 

ご参考までに学会のチラシを載せておきますのでご覧ください。

学会チラシ(jpeg)

PSYCAUSE国際学会(京都)参加ご登録のご案内

2014/08/21

 大変遅くなりましたが、本学会に参加を希望して下さる日本人の方々について、研究者はもちろん、一般の方々も含めて、参加登録の受付を開始いたします。参加費は無料です。ただし席数に限りがありますので、満席になり次第受付を締め切らせて頂きます。

 なお、学会の公用語はフランス語ですが、英語も部分的に使用され、また必要に備えて日仏語間の通訳もつきます。会場へのアクセスは追って当研究所のホームページに掲載します。参加ご希望の方は、当研究所の通信フォームを使用して、〔お名前〕、〔ご住所〕、〔職業〕、〔性別〕、〔年齢〕、〔電話番号〕、〔メールアドレス〕、〔さらに参加を申し込まれる日(①10月19日のみか、②10月20日のみか、あるいは③両日か)〕を明記して、メール送信してください。または、添付しているFAX用紙を使って、研究所にFAX送信してください。

                                                         事務局より

 

PSYCAUSE国際学会(京都)のプログラム一部変更のお知らせ

2014/08/21

psycause

10月19日(日)午後にプログラムの変更が生じましたので、改めて変更後のプログラムをここに掲載いたします。
なお、参加登録の受付開始が遅れていましたが、このプログラムの記事の直後に、新たに登録のご案内の記事を出します。

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[第10回 国際 フランス語圏PSYCAUSE学会]

メインテーマ:《文化間の出会い》

 

学会長
  岡本重慶(京都森田療法研究所、元佛教大学教授)
  Jean-Paul BOSSUAT(PSYCAUSE代表、Montfavet(Avignon)精神病院センター医師)

 副会長
  高内 茂(元兵庫医大助教授、元大阪体育大学教授、現 東加古川病院院長補佐兼診療部長・美原病院非常勤医師)
  Patricia PRINCET(Fains Veel 精神病院センター医師、雑誌PSYCAUSE編集委員)
  Catherine LESOURD(Martiniqueの児童精神科医、雑誌PSYCAUSE編集委員)
    
    


   10月19日(日) 京都烏丸コンベンションセンター
    8:30-9:00 受付

    9:00-9:30 開会の辞

    9:30-12:00 午前の発表
1. 瀬古 敬 先生(丹後ふるさと病院院長):「あるがままの生活―森田療法の中にある生の哲学―」
2. 武曾惠理 先生(北野病院・医学研究所副所長・腎臓内科主任部長、京都大学医学部臨床教授、復旦大学上海医学院

  客員教授):「日本社会における女性医師のアイデンティティについて」
3. Dr.Jean Louis GRIGUER(フランス):「出会いの現象学」
4. 高内 茂 先生(東加古川病院):「日本における狂気の歴史」


    14:00-17:30 午後の発表と催し
5. Dre. Veronica LOISO(フランス):「マンガ―戯れ絵が映す日常生活の中の真実―」
6. Dr.Andre GAGNON(カナダ):「文化的、かつスピリチュアルなアイデンティティの形成と混乱」
7. 白石 潔 先生(のぞえ総合心療病院・こども診療部長):「精神分析的視点から見た、日本における児童・思春期

  の病理とケア―統合失調症者カップルの子どもの発達を守る精神療法的アプローチ―」

森田療法のドキュメンタリー映画『生きる』上映と、野中 剛監督との対話


   10月20日(月) ANA CrownePlaza ホテル(旧 全日空ホテル)

    8:30-9:00 受付

    9:00-9:30 発表
    8. 岡本重慶(京都森田療法研究所):「森田療法と禅―三聖病院の紹介―」

    9:40-9:55 特別講演講師の西村惠信先生の紹介(岡本)

    10:00-12:00
    <特別講演>
    西村惠信先生
    (花園大学前学長・花園大学名誉教授・禅文化研究所所長):
    「禅とは何か? 何ゆえに禅か?」

      講演(90分)
      フランス人らとの対話(30分)


   10月21日(火) 午前および午後
    外国人たちの三聖病院訪問(見学と院長との対話)

                                   以上

 

 

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