PSYCAUSE国際学会(京都)の詳報―Webマガジンより―
2014/11/21
Le site Psycause.info : http://www.psycause.info
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PSYCAUSE国際学会(京都)の開催ニュースは、学会後すぐにPSYCAUSEのホームページに掲載されましたので、それを先に本欄に転載しました。引き続き学会組織内部のWebマガジン10月号(第1章)に、10月19日から21日までの国際学会の経過と各発表の内容が、程よくまとめられて掲載されました。そこで、その第1章の部分のみをここに転載します。
なお機関雑誌PSYCAUSEの2015年第2号は、日本特集号になることが決まり、今回の学会における全発表は論文化の上で、その号に掲載される予定です。
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Lettre d’information N°11, octobre 2014
Cette lettre est destinée aux membres du réseau de la revue Psy Cause et de Psy Cause International (rédacteurs, correspondants, membres associatifs). Elle vient en complément des comptes rendus de réunions et des articles d’actualité publiés sur le site.
Cette lettre d’information couvre principalement notre congrès de Kyoto.
1- Congrès de Kyoto (19 au 21 octobre 2014) : 42 congressistes venus de France et du Canada ont été rejoints par 40 congressistes japonais. Un compte rendu détaillé de ces trois jours ainsi que des journées de découverte du pays sont à lire sur le site de Psy Cause sous la forme de 8 carnets à : http://www.psycause.info .
Nous en reproduisons dans cette lettre, l’ouverture du 19 octobre 2014 à retrouver sur le site (carnet N°3) :
« La première journée du congrès se déroule au huitième étage du Karasuma Convention Hall de Kyoto. Après le mot de bienvenue du Dr Jean Paul Bossuat, Président français du congrès, sur le thème de la rencontre, le Pr Shigeyoshi Okamoto, Président japonais du congrès, prononce le discours d’ouverture :
« En tant que responsable de l’organisation, du côté japonais, je voudrais d’abord souhaiter la bienvenue à Kyoto au congrès de Psy Cause, à tous les ressortissants de pays francophones ici présents. Je voudrais aussi les remercier d’être venus de si loin jusqu’ici. Ma gratitude va aussi aux Japonais qui participent avec assiduité, bien qu’il s’agisse d’un colloque en langue étrangère.
Quant à moi, Shigeyoshi Okamoto, cela fait une dizaine d’années que j’ai des échanges avec ce mouvement. Notamment, j’avais eu l’honneur d’être invité à faire une conférence sur « La thérapie de Morita et le bouddhisme » au congrès qui s’est tenu au Cambodge en 2012. Mais mon état de santé s’étant aggravé, je n’ai malheureusement pas pu être présent en personne, dérangeant ainsi grandement les membres de Psy Cause. Je voudrais donc saisir l’occasion qui m’est donnée ici pour leur renouveler toutes mes excuses.
Cette année, deux ans ayant passé, j’ai dû accepter la tenue de ce congrès, pour me faire pardonner. À vrai dire, avec le Professeur Seko qui fera la première communication aujourd’hui, nous avions pensé qu’il ne serait pas impossible d’organiser en 2015 à Kyoto, sinon un congrès, du moins une réunion de recherche internationale plus informelle. Mais Psy Cause ayant déjà décidé de son côté de tenir ce congrès, j’ai dû assumer seul la responsabilité d’accepter. En conséquence, il m’a fallu en assurer la préparation, sans aucune aide. C’est la raison pour laquelle je vous demanderai de vous montrer indulgents pour les problèmes qui pourraient survenir.
Je dois par ailleurs ajouter que l’Hôpital Sansei, qui est l’hôpital le plus traditionnel pour la Thérapie de Morita, fermera ses portes à la fin de cette année. La décision a été prise à la fin de septembre. L’histoire de la Thérapie de Morita évolue depuis le passé jusqu’à présent et du présent vers l’avenir. En voyant les dernières images de l’Hôpital Sansei en activité et en réfléchissant ensemble à la signification historique de cet hôpital, je voudrais que ce congrès soit mémorable.
À la place du film qui avait été prévu au programme, on vous montrera donc un documentaire de l’Hôpital Sansei. On vous annonce ainsi qu’une partie des objectifs de ce congrès a changé, du fait des circonstances. Tout en vous demandant de vous montrer compréhensifs à ce sujet, je vous remercie de votre attention. »
Les deux vice présidentes, les Drs Patricia Princet et Catherine Lesourd, prennent ensuite la parole, situant ce congrès dans la dynamique et l’historique de Psy Cause, revue et association internationales, en particulier la continuité des trois congrès internationaux de Psy Cause : Siem Reap au Cambodge (2012), Ottawa au Canada (2013) et Kyoto (2014). Le Dr Jean Paul Bossuat clôt cette séquence introductive au congrès, par un hommage au Pr Ka Sunbaunat, Président de notre congrès au Cambodge, auquel vient d’être décerné en septembre à Madrid à l’occasion du congrès mondial de psychiatrie, le prix de Genève pour les droits de l’Homme en Psychiatrie.
Les communications peuvent alors commencer devant un public nombreux, avec la parité entre les congressistes français et canadiens d’une part, et les congressistes japonais d’autre part, d’environ 80 personnes. La présence d’une interprète professionnelle crée les conditions d’échanges fructueux entre les participants. Il convient de noter que les communicants japonais de la première journée, ont présenté leur travail en langue française, témoignant de la pertinence d’un congrès francophone au Japon, et du rayonnement de la psychiatrie voire de la psychanalyse françaises en Extrême Orient. »
Le Professeur Kei Seko, neurologue et Directeur de l’Hôpital Tango-Furusato (hôpital général au nord de la Préfecture de Kyoto) ouvre les travaux avec sa communication intitulée : « La Vie d’ ARUGAMAMA : la philosophie vitaliste dans la thérapie de Morita ». Il introduit son propos par un tour d’horizon des psychothérapies. La dernière partie de l’exposé du Pr Kei Seko est centrée sur l’application clinique du bouddhisme Zen dans la thérapie de Morita. Il rappelle que la névrose au Japon est une réalité ancienne, citant le propos d’un aristocrate du VIII° siècle (Otomo-no Yakamochi) : « Un jour de beau temps au ciel serein, l’alouette monte, et je suis triste quand je me plonge moi-même dans mes réflexions ». Le Directeur de l’hôpital Sansei, le Dr Shinichi Usa, affirme : « Abandonnez l’introspection et concentrez-vous sur les choses réelles, travaillez pour les autres. » Le Pr Kei Seko achève son exposé par cette citation Dôgen : « Apprendre le bouddhisme, c’est s’apprendre soi-même. S’apprendre soi-même, c’est s’oublier soi-même ».
La seconde communication est celle d’une femme japonaise, la Docteure Eri Muso, néphrologue et chef du département de la néphrologie de l’Hôpital Kitano à Osaka: « L’Identité de la Femme Médecin dans la société japonaise ». Cette intervenante est une ancienne chef du comité de l’égalité des sexes de la société japonaise de néphrologie. Au Japon, dit-elle, le nombre de médecins femmes augmente peu à peu. « En 2013, 18% des médecins étaient des femmes et, surtout, 33% des étudiants diplômés d’une université médicale sont des femmes. Au Japon, malheureusement, beaucoup de femmes quittent leur profession après avoir eu un bébé et ne reviennent jamais à leur position précédente. » La cause du problème de l’abandon de l’activité professionnelle est « non seulement dans l’insuffisance du soutien de la société pour élever les enfants en bas âge, mais aussi dans la mentalité sociale, féodale, la responsabilité d’élever les enfants incombant à la femme, et non à l’homme. »
Le Docteur Jean Louis Griguer, psychiatre chef de pôle à Valence, Docteur en philosophie, rédacteur de Psy Cause, communique sur le thème : « Approche phénoménologique de la rencontre ». La question de la rencontre, nous dit-il, est la question centrale de la phénoménologie qui est la pensée de ce qui nous apparaît dans notre expérience commune. « L’expérience est expérience des autres ». Il conclut son propos par ces mots : « La rencontre de l’autre est toujours le commencement d’une aventure avec cette ambiguïté inhérente à toute rencontre. Rencontrer, c’est peut-être se trouver en présence d’un autre auquel ma parole s’adresse et d’une altérité qui m’interpelle, se tourne vers moi, m’implique. »
La Docteure Sinziana Véronica Loiso, psychiatre au CHS Fains Veel, rédactrice de la revue Psy Cause, communique sur le thème : « Manga, images dérisoires qui prennent un contour réel dans un style de vie ». Elle introduit son exposé par la dimension culturelle du phénomène Manga. La Dre Sinziana Véronica Loiso parle de « style de vie » à propos du phénomène Manga : se développent des magasins tenus par des professionnels, les « Manga zone ». Le phénomène Manga a pris de grandes proportions ; il y a des fans pour différents styles qui ont ouvert des blogs sur internet. Souvent, les héros de Manga, pour les fans, deviennent un alter-ego qui aide à surmonter les épreuves difficiles dans leur vie. En seconde partie, elle nous expose un cas clinique à propos duquel le projet médico-social mis en œuvre comporte une prise en charge en hôpital de jour avec un appartement thérapeutique et une mise sous tutelle. Le travail psychothérapique a consisté à développer une passion pour le dessin et l’écriture avec un atelier de création (BD et écriture). Un éditeur s’intéresse à un roman qu’il est en train d’écrire, et une exposition avec ses dessins et ses BD sera organisée pour le mois de novembre. La Dre Sinziana Véronica Loiso nous présente des dessins réalisés par ce jeune patient dans le cadre de l’atelier de création et qui s’intègrent dans des mangas réalisés par lui en présence de ses thérapeutes. Cette expérience thérapeutique a beaucoup intéressé les congressistes japonais et suscité de nombreux échanges.
La matinée s’achève sur cette application thérapeutique en France d’un phénomène culturel japonais. Le repas de midi est pris sur place sous la forme du traditionnel « Bento ». Le récit détaillé de l’après midi est à lire sur le site dans le carnet N°4. Nous en donnons ici un condensé.
La première partie de l’après midi est consacrée à la projection d’un film documentaire sur l’Hôpital Sansei en présence du réalisateur, Mr No Nanoka venu de Tokyo. Ce film en japonais sous titré en anglais et traduit par notre interprète, est intitulé : « Morita Therapy to live ». Il est introduit par le Pr Shigeyoshi Okamoto qui nous brosse le panorama de la Thérapie de Morita au Japon aujourd’hui : 300 médecins pratiquent la Thérapie de Morita au Japon. Peu réfèrent leurs soins à la philosophie du Zen. Les autres ont pris de la distance avec cette philosophie qui est à la base de cette thérapie et ne savent pas ce qui est pratiqué à l’hôpital Sansei qui est un élément attesté dans l’historique de cette thérapie. Le film fait découvrir un lieu de pratique de la Thérapie de Morita qui demeure un mystère pour un certain nombre de praticiens de cette dernière. Le scénario du film est construit sur l’hospitalisation à Sansei d’un garçon qui a une phobie d’autrui. Après plus de deux heures de projection captivantes, nous dialoguons avec le réalisateur. Ce film met en évidence une thérapie qui permet un lâcher prise de la jouissance sans changer la problématique névrotique sous-jascente qui est mise à distance, en moins de trois semaines. Le patient, libéré d’une pathologie invalidante, peut ensuite valoriser pleinement son talent artistique.
Après une courte pause, nous avons deux communications qui toutes les deux concernent l’enfance et l’adolescence, sous deux regards culturels différents : canadien puis japonais. Le premier intervenant est le Dr André Gagnon, pédopsychiatre à l’Hôpital Pierre Janet à Gatineau (au Québec au nord d’Ottawa). Sa communication est intitulée : « Formation et confusion de l’identité culturelle et spirituelle ». Le Dr André Gagnon commence par s’appliquer à lui même le thème de son exposé, nous présentant son origine, ses études et sa famille. Il poursuit sur une mise en cause des schémas simplistes de l’identité en termes d’évolution ou d’arbre généalogique. Il parcourt les différentes définitions du mot identité puis s’arrête un moment sur l’identité dans le développement de soi. Puis sur les enjeux transgénérationnels, l’articulation famille, culture et société.
Le second intervenant est le Dr Kiyoshi Shiraishi qui est un psychologue japonais lacanien, Chef du Centre des Soins des Enfants dans l’Hopital Psychiatrique Nozoe à Fukukoa dans l’ile Kyushu. Il communique sur le thème : « Les pathologies et les soins des enfants et des adolescents au Japon, du point de vue psychanalytique – Approche psychothérapique et préventive pour le développement de l’enfant du couple schizophrénique » Il nous annonce qu’il va essayer de nous présenter en première partie, ce qui se passe actuellement chez les enfants et les adolescents au Japon. Les problèmes actuellement rencontrés par le psy des enfants et des adolescents du Japon, nous dit-il, nous conduisent à évoquer obligatoirement un drame tragique à la fin des années 1980 : un père assassinait son fils qui dormait, à l’aide d’une batte de base ball. Le père vivait à ce moment là un enfer dans sa vie quotidienne, à cause de son fils enfermé qui présentait des actes violents au domicile notamment envers sa mère. Dans les années 1990, se pratiquait l’IJIME qui consistait à agresser un (ou une) élève sélectionné à l’école. Ainsi, il y eut beaucoup de victimes tuées ou qui se sont suicidées. Ce phénomène de violences dans l’école existe encore aujourd’hui et devient un véritable problème social. Dans le même temps, il y a des négligences et des maltraitances nourricières, des meurtres de bébés et de petits enfants par les parents. Un autre phénomène est le HIKIKOMORI qui consiste à refuser l’école et à s’enfermer volontairement au domicile sans avoir des contacts socio-familiaux, tout en commettant parfois des actes de violence volontaire envers des membres de la famille. Il poursuit sur l’évolution sociétale sous les coups de l’environnement médiatique et de la crise économique. Le Dr Kiyoshi Shiraishi conclut la première partie de son exposé par ce constat : « le Japon actuel pour les enfants est ce que je viens de vous présenter et les enfants japonais sont vraiment fatigués. » La seconde partie de l’exposé est un cas clinique qui nous illustre, entre autre, comment, dans l’hôpital psychiatrique Nozoe installé à Fukukoa, le Dr Kiyoshi Shiraishi a promu la psychanalyse d’inspiration française (lacanienne) comme outil de référence dans la prise en charge des enfants et des adolescents. Sa communication s’inscrit donc pleinement dans la démarche francophone internationale de Psy Cause. Il acceptera d’ailleurs, le surlendemain, d’entrer dans le comité de rédaction francophone de la revue Psy Cause. Il nous expose dans sa communication, la prise en charge psychanalytique d’un enfant de parents perturbés par la psychose, présentant des symptômes de violence, en maniant les concepts lacaniens et en situant la dynamique thérapeutique dans un travail sur le père imaginaire et le père symbolique.
Le compte rendu de la matinée du 20 octobre, dont nous donnons ci-après un résumé, est à lire sur le site dans le carnet N°5.
Cette seconde matinée est intégralement managée par le Pr Shigeyoshi Okamoto. Elle se déroule à l’Hôtel Ana Crowne Plaza de Kyoto. Le Pr Shigeyoshi Okamoto ouvre les travaux avec une communication intitulée : « La Thérapie de Morita et le Zen, communication pour la visite de l’Hôpital Sansei » :
« À propos du Zen, après ma communication, Maître Nishimura fera une conférence spéciale. Comme j’ai du m’occuper de ce congrès, je n’ai pas pu consacrer suffisamment de temps à la préparation de ma communication. En outre, la fermeture en décembre de cette année de l’Hôpital Sansei a été décidée comme un baisser de rideau sur une longue histoire de 92 ans. Cela étant, dans la première partie de ma communication, je vais exposer sommairement les relations entre le Zen et la thérapie de Morita. Et dans la seconde partie, je parlerai de l’histoire de l’Hôpital Sansei. Cette communication reprenant pour partie le contenu de l’article que j’ai publié l’année dernière dans Psy Cause, je vous invite donc à le relire. » Le Pr Shigeyoshi parle donc d’abord de l’essence du zen dont l’objectif est d’accepter les douleurs et de vivre avec les autres.
Il en vient à la thérapie de Morita qui a pour point de départ une forme d’hospitalisation caractéristique : « Morita a accueilli des patients dans sa maison comme des membres de sa famille, et a mené la vie commune avec eux. Dans cette thérapie, le rôle paternel de Morita, thérapeute, a été très important. Mais le rôle maternel tenu par sa femme a également été indispensable. De même, la fraternité entre patients dans la vie en groupe, leur a permis de développer leur sociabilité.
L’hospitalisation consiste en quatre étapes :
– la première étape est celle du coucher absolu,
– la deuxième étape est celle de l’observation du monde extérieur,
– la troisième étape est celle du travail,
– la quatrième étape est celle de la vie sociale compliquée.
Les patients suivent chaque étape dans l’ordre. Ils gardent d’abord le lit sans rien faire au cours de la première étape. Ce faisant, ils font exclusivement face à leur moi et par cette expérience, ils se libèrent de l’esclavage de l’ego et restaurent le soi pur. Prenant un nouveau départ avec cette expérience de renaissance de soi, et passant par les différentes étapes, ils accroissent leur humanité.
Comme Morita était médecin, il lui incombait dans l’immédiat de guérir les symptômes de ses patients névrosés. Mais chez l’homme, l’inquiétude et le sentiment de sérénité étant comme les deux faces d’une même médaille, le désir d’éliminer la seule inquiétude d’un névrosé est impossible à réaliser et on reste dans un palais des illusions. Un traitement véritable doit extirper ce genre d’illusions. Morita a enseigné que la guérison n’était rien d’autre que de vivre jusqu’au bout avec les douleurs. Dans ce sens, il a assimilé la guérison à l’éveil. »
Le Pr Shigeyoshi Okamoto en arrive dans son exposé à l’Hôpital Sansei qui est une application fidèle au zen, de la thérapie de Morita : « il y a un hôpital qui a une inspiration zen plus poussée que la thérapie effectuée par Morita. C’est l’Hôpital Sansei qui se situe à Kyoto. Le Dr Genn-yu Usa, bonze et psychiatre, était un disciple direct de Morita. En 1922, il a fondé la clinique Sansei qui est à l’origine de l’hôpital, dans l’enceinte même du temple de Tôfukuji et il y a commencé le traitement par hospitalisation de la Thérapie de Morita. Cinq ans plus tard, en 1927, cette clinique est devenue officiellement un hôpital. Ainsi, le Dr Genn-yu Usa qui en a été le premier directeur, a traité les névrosés par l’hospitalisation dans cet établissement et y a fidèlement appliqué la thérapie de Morita, son maître. Morita est mort en 1938 mais l’Hôpital Sansei qui a hérité de la Thérapie de Morita, a continué à jouer un rôle historique important en tant qu’établissement représentatif de cette thérapie, dans notre pays. Quand, en 1957, le premier directeur, Genn-yu Usa, est décédé, c’est son fils, le Dr Shin-ichi Usa qui est devenu le deuxième directeur. Et jusqu’à aujourd’hui, il a conservé la thérapie qui garde la pensée et la méthode zen mise au point par son père qui était tout à la fois bonze zen et fidèle partisan de la Thérapie de Morita. Le deuxième directeur aura bientôt 88 ans et il a décidé tout dernièrement de cesser les consultations à la fin de décembre. Comme il fallait annoncer la fermeture aux patients, un avis a été affiché à la porte de l’hôpital mais elle n’a pas encore été annoncée officiellement à l’extérieur. Mais cette fois, vous qui assistez au Congrès de Psy Cause, vous aurez pu prendre part au mouvement de l’histoire en venant à Kyoto au moment important où le flambeau de la Thérapie de Morita traditionnelle est sur le point de s’éteindre. Ce n’est pas à moi d’annoncer officiellement la fermeture de l’hôpital mais comme le hasard a voulu que ce congrès se tienne juste avant la fermeture de l’hôpital, vous en serez peut-être les derniers visiteurs étrangers. C’est en pensant à cela que je vous ai révélé à dessein la fermeture de l’hôpital. Les Japonais ici présents comprendront que je leur donne les dernières nouvelles de l’Hôpital Sansei dans le cadre de ce Congrès de Psy Cause. »
Le Pr Shigeyoshi Okamoto aborde alors sa seconde communication, à savoir la présentation du maître Zen Eshin Nishimura : « J’aimerais maintenant vous présenter Maître Eshin Nishimura qui va faire une conférence spéciale sur le Zen. Ce que je voudrais dire pour commencer, c’est « Ecce Homo ! » Il s’agit du titre de l’autobiographie de Nietzsche et ça signifie « Regardez cet homme ». L’origine de cette expression latine dont le sens semble complexe, se trouve dans le Nouveau Testament. Mais sans trop me soucier de son origine, c’est tout simplement dans le sens de « Regardez cet homme », que je voudrais citer cette expression. Regardez cet homme en chair et en os, regardez son visage, écoutez directement sa voix. Cette présentation maladroite est peut-être inutile mais je la fais quand même pour vous présenter le parcours de Maître Nishimura. » La suite de cette présentation du maître zen est à lire sur le site.
Après une courte pause, arrive le maître pour une conférence de 90 minutes suivie de 30 minutes pour les questions. Question : quelle restitution faire dans ce compte rendu ? Nous avons un enregistrement réalisé par la Dr Patricia Princet mais nous allons prendre le temps nécessaire de la réflexion sur ce qu’il y a lieu de faire. Dans l’immédiat de ce carnet, contentons nous de dire que le Maître Nishimura a communiqué sur le thème : « Qu’est-ce le Zen et pourquoi le Zen ? ». Nous avons regardé sa présence, sa gestuelle, entendu ses paroles en anglais, les comprenant parfois, avec le sentiment d’une rencontre d’exception. La langue anglaise étant la langue de référence du maître, le Dr André Gagnon qui est parfaitement bilingue a accepté le rôle d’interprète dans l’échange des questions/réponses entre les congressistes et le maître, ce qui a permis a posteriori pour celles et ceux qui maitrisent mal l’anglais, d’accéder à la pensée Zen du maître.
L’application concrète de cette matinée du 20 octobre s ‘est déroulée le lendemain avec la visite de l’Hôpital Sansei à lire sur le site dans le carnet N°6. À lire également dans le carnet N°7, la soirée de gala du 20 octobre, soirée au cours de laquelle nous avons fêté les 19 ans de Psy Cause et mis à l’honneur toutes celles et ceux, présents à Kyoto, qui ont contribué de façon déterminante au succès de la nouvelle dynamique de Psy Cause initiée depuis deux ans.