アフリカのコトヌー(ベナン)での学会で話題になった森田療法

2016/12/20

 去る11月の下旬にアフリカのコトヌー(ベナン)で開催された学会に招かれたPsyCauseの代表者、Jean-Paul BOSSUAT 先生は、日本の森田療法について、その療法のあらましを述べ、閉院前の三聖病院を訪問した体験についても話されました。聴衆は200 人ほどいて、その大半はアフリカの人たちであったが、彼らは森田療法に強い関心を示してくれたとのことです。アフリカの方々が、森田療法にどのように関心を持ってくれたのか、詳細はまだよくわかりませんが、BOSSUAT先生は以上のような報告をPsyCauseのホームページのサイトに記しておられますので、紹介しておきます。
 

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 La Pre Josiane Ezin Houngbé reçoit à dîner, au soir de la première journée de congrès, dans une salle du CNHU de Cotonou, le directeur de la revue Psy Cause et sa femme ainsi qu’un certain nombre de conférenciers et intervenants. Au cours des échanges lors de ce moment convivial, Le Pr Tognon ainsi que d’autres congressistes venus de Parakou, ville du centre Bénin où s’était déroulé le premier congrès de Psy Cause en Afrique Subsaharienne en 2008, ont exprimé leur souhait de la création rapide au Bénin d’une antenne Psy Cause Bénin. En effet, alors que la Côte d’Ivoire et le Cameroun en 2012, puis le Togo en 2015 et le Sénégal en 2016, ont mis en place une structure Psy Cause, il conviendrait, selon nos interlocuteurs, qu’au Bénin où Psy Cause a une histoire très ancienne, il en soit de même.
 
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 Lors de ce repas, le directeur de la revue Psy Cause a également eu des échanges avec des conférenciers venus de Belgique et de France, en particulier avec une sexologue de Bruxelles, Mme Martine Laloux, qui, dans l’après midi en plénière, a fait une communication très applaudie, intitulée « Impact de la maladie chronique sur la sexualité ». Les nombreuses discussions qui ont suivi avec la salle, en avaient fait une conférence très interactive. Heureuse de découvrir notre revue, elle nous a fait part, lors de ce dîner, de son intention de garder le contact, d’intervenir sur notre site et d’en parler autour d’elle en Belgique.
 
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 Tout au long des trois journées du congrès, ont eu lieu des échanges sur le fonctionnement de la revue Psy Cause. Principalement avec les Prs Jean Marie Yéo Ténéna (Côte d’Ivoire), Arouna Ouedraogo (Burkina Faso) et Aïda Sylla (Sénégal). Le Pr Jean Marie Yéo Ténéna, secrétaire de rédaction à l’Afrique Subsaharienne dans la revue Psy Cause, note que le nombre des articles adressés à la revue est bien supérieur à nos capacités de publication, ce qui, d’ailleurs, est un signe de succès. Il considère que nous devons mieux organiser la sélection des articles, ce qui renforcera la crédibilité de notre revue … et sera dans l’intérêt des auteurs. Le Pr Arouna Ouedraogo, Président de la Société Africaine de Santé Mentale, est en accord avec un renforcement de la sélection des articles.
 

 La Pr Aïda Sylla approuve également cette orientation. Elle est, de plus, favorable à ce que l’Ecole de Dakar pilote une demande de référencement au medline. La revue Psy Cause a déjà ses marques, en Afrique avec le CAMES, en France avec l’ASCODOPSY. La voie du référencement va se poursuivre et l’Afrique sera au cœur du processus. Au même moment, le Pr Mamadou Habib Thiam nous adresse depuis Dakar un courriel nous informant de l’avancement du second numéro Spécial Sénégal qui devrait paraître au premier semestre 2017. En ajoutant des échanges, en cours de congrès, avec le Pr André Tabo (Centrafrique) qui confirme la mise en place imminente à Bangui de Psy Cause Centrafrique, la richesse des rencontres à Cotonou du 22 au 24 novembre 2016 mesure le positionnement de Psy Cause en Afrique Subsaharienne francophone.
 
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 Nous poursuivons ce second volet avec la communication du directeur de la revue en plénière le 24 novembre « La thérapie de Morita à l’Hôpital Sanseï (Kyoto) ». Le Dr Jean Paul Bossuat introduit son propos en rappelant que sa présence à Cotonou en ce 24 novembre 2016 est un retour aux sources d’une vocation africaine de la revue. Dès 2003 en effet, le Pr René Gualbert Ahyi, alors qu’il était le seul psychiatre universitaire béninois, s’était adressé à la revue Psy Cause. À cette époque, le Centre Hospitalier de Montfavet (Avignon), dans lequel Psy Cause était reconnue comme une revue d’établissement, soutenait le développement de la psychiatrie béninoise. Notre revue ouvrait alors largement ses pages à des publications béninoises. Agrégé en 2006, le Pr Mathieu Tognidé soutenait en 2007 notre projet de congrès à Parakou réalisé en 2008 en partenariat avec l’université de cette ville. Il insistait ensuite pour que Psy Cause s’ouvre à l’Afrique, obtenant à cette fin une reconnaissance du CAMES. Ce sera une réalité à partir de 2010 et définitivement formalisé en septembre 2012. Autant dire que le Pr Mathieu Tognidé, auquel ce colloque de santé mentale rend hommage, a été au cœur de la transformation de Psy Cause en revue francophone internationale.
 
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 Le Dr Jean Paul Bossuat présente ensuite la thérapie fondée par le psychiatre japonais Morita dans les années 1920. Au croisement d’influences occidentales américaines et tout particulièrement allemandes avec Kraepelin, et orientales avec la voie bouddhiste de l’éveil dans sa version Zen, elle a donné lieu à la construction en 1922 de l’Hôpital Sanseï, spécialisé dans cette thérapie, dans l’enceinte d’un temple zen de Kyoto. Le fondateur de cet établissement, le Dr Genn-yu Usa, bonze et psychiatre, était un disciple direct de Morita. À son décès en 1957, la direction de cet hôpital est reprise par son fils. Des patients venaient de l’ensemble du Japon et de la Corée pour bénéficier de cette thérapie pratiquée dans le cadre d’une hospitalisation qui comportait quatre étapes : le coucher absolu, l’observation du monde extérieur, le travail et la vie sociale compliquée.

 
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 En octobre 2014, la revue/association francophone Psy Cause tenait à Kyoto son IXème congrès international. Il était présidé par le Pr Shigeyoshi Okamoto, spécialiste de la thérapie de Morita, formé à Sainte Anne et rencontré à Paris lors d’un congrès de « philosophie et psychiatrie » le 28 juin 2001. Ce congrès de Kyoto rassemblait des intervenants japonais se référant de l’approche bouddhiste ou lacaniens (une école lacanienne francophone très vivante existe au Japon). Deux courants de la clinique française inspiraient les participants japonais : le phénoménologie et la psychanalyse lacanienne. Un événement donnait à ce congrès un sens particulier : la décision de la fermeture de l’Hôpital Sanseï par son directeur devenu trop âgé pour poursuivre. Il n’était pas question de transmission mais de démolition : la pelleteuse rasait l’hôpital quasi centenaire, quelques semaines après le passage des congressistes de Psy Cause venus de France et du Canada. Ce congrès de Kyoto avait donné lieu à une cérémonie de clôture de cette expérience thérapeutique qui s’origine aux débuts du siècle dernier. Le Pr Shigeyoshi Okamoto n’a pas été autorisé à préserver de quoi constituer un musée, le directeur souhaitant la disparition totale de tout ce qui se rattache au lieu de soin. Un « Cahier Japonais » a rassemblé des textes du colloque et d’autres auteurs japonais dans le N°70 de Psy Cause. Largement diffusé au Japon, il porte un témoignage d’éléments constitutifs du patrimoine de la psychiatrie japonaise.
 
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 Cette communication a interpelé l’auditoire béninois, en particulier le Pr René Gualbert Ahyi, sur la question de la transmission de pratiques thérapeutiques inspirées par la culture ancestrale face au choc de la « modernité ». Ce qui vient de se jouer à l’Hôpital Sanseï peut très bien survenir en Afrique. Le thème de la mondialisation a, de façon récurrente, été évoqué lors du colloque. Elle a pour véhicule l’univers numérique via internet.
 
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 Lors de l’ultime séance plénière, après une communication très vivante intitulée « Education sexuelle en Afrique », le Pr Arouna Ouedraogo, en tant que Président de la Société Africaine de Santé Mentale, convie les congressistes au second congrès de la SASM à Yamoussoukro du 6 au 9 mars 2017. Le Dr Jean Paul Bossuat, modérateur de la séance, annonce alors que la revue/association francophone Psy Cause sera représentée à Yamoussoukro, en tant que partenaire officielle de la SASM.

Jean Paul Bossuat